La Dépêche : Le plus grand projet d’habitat participatif de France bientôt achevé

 

Les 89 logements des «Quatre Vents» dans le quartier de la Cartoucherie seront habités en janvier 2018. Les habitants mettent la dernière main aux appartements qu’ils ont eux-mêmes dessinés.

Comme les 16 autres «Abricopains», il a dessiné lui-même son appartement. Et son immeuble. Ils ont choisi l’architecte, travaillé à l’aménagement des lieux, et investi chacun de l’argent pour la construction. Ils seront locataires de leur appartement (du T2 au T6, loyers de 1 100 € maximum), et propriétaires collectivement de l’immeuble. Ils participeront tous à l’entretien de l’immeuble : pas de frais de syndic. Si l’un d’eux quitte la coopérative, il récupérera uniquement ce qu’il a payé pour l’immeuble.

«Vue sur les Pyrénées»

«La livraison est prévue le 20 décembre, la réception officielle par les habitants le 8 janvier, et l’emménagement, le 26 janvier prochain», détaille Leslie Gonçalves, l’architecte mandataire du projet, pour la SA les Chalets. L’immeuble fait partie de l’ensemble «Quatre vents», qui comprend au total 89 logements d’habitat participatif.

«C’est possible d’avoir des prises électriques supplémentaires au-dessus du plan de travail ?» demande Guillaume, le sourire jusqu’aux oreilles, qui trouve son 53 m2 «grand pour un célibataire !».

«Ce projet a été très enrichissant, il nous a appris à travailler différemment, en liaison directe avec les habitants. Tout a été décidé avec eux, c’est très agréable, confie Leslie, l’architecte. Pour les ouvriers aussi : ce n’est pas l’appartement 45, mais l’appartement de Michèle ou Guillaume. Chaque appartement est différent, dessiné en fonction des besoins des habitants : un canapé d’angle, une plante imposante…

«Nous serons 23 adultes et 9 enfants, dans 17 appartements. Le chantier a commencé en février 2016, raconte Thomas. Il aura duré presque deux ans.» Le père de deux enfants va habiter un T4 de 80 m2, «soit 8 m2 de plus que mon T4 actuel, qui est sans ascenseur.» Les habitats partageront des chambres d’amis à chaque étage, les lave-linge, une grande pièce de 55 m2 avec atelier de bricolage, un jardin sur le toit…

«C’est conforme à mes attentes, notamment la vue sur les Pyrénées, qui se joue à quelques centimètres, avec la hauteur de l’école de la Cartoucherie, qui se construit juste en face. Bon, ça a l’air plus petit quand c’est vide…

Stéphane, trois enfants, va, lui, passer d’un T3 de 50 m2 à un duplex T5 de plus de 95 m2. «On était à Patte d’Oie, on reste dans le quartier, c’est bien pour les enfants, les écoles, les nounous… On est arrivés dans la coopérative début 2013. Depuis, on se connaît tous. Abricoop, c’est une seconde famille.» ça tombe bien, la famille va habiter le même immeuble.


Déjà 1 300 à la Cartoucherie

Le nouveau quartier de la Cartoucherie, en cours de certification écoquartier, accueille déjà plus de 1 300 habitants, dont les premiers sont arrivés en 2016. Un comité de quartier, qui rassemble les habitants, a été créé en 2017. Un parking mutualisé a été construit, et dans les deux ans qui viennent, les anciennes halles vont être investies par des activités de restauration, de culture et de sport. À la rentrée 2018, le nouveau groupe scolaire accueillera les enfants du quartier, et même au-delà. En janvier 2018, plus de 200 nouveaux habitants vont intégrer les 89 logements d’habitat participatif des «Quatre vents». Un chantier que Leslie Gonçalves, architecte mandataire de l’immeuble 4 (coopérative Abricoop), pour le cabinet Seuil Architecture, estime exemplaire pour l’engagement des habitants : «Après, ça reste un chantier avec ses coups de bourre, c’est toujours un peu tendu dans la dernière ligne droite. Mais les habitants ont collaboré à tout : l’esquisse, le permis de construire, le choix des matériaux… L’immeuble sera à la norme RT2012 -20 %, étanche à l’air et à l’isolation phonique parfaite». L’initiative des Quatre vents et d’Abricoop n’est pas nouvelle dans la région. Les premiers logements partagés ont été créés dans les années quatre-vingt et dans l’agglomération, l’un des plus anciens groupes d’habitat participatif se trouve à Ramonville. Il s’agit du groupement «Mange pommes».


Repères

Le chiffre : 89

logements > «Quatre Vents». L’ensemble de quatre immeubles d’habitat participatif est quasiment terminé, à la Cartoucherie. Les habitants y emménageront entre le 15 janvier et le 10 février 2018.

Boudu : Les aventuriers de l’habitat participatif

En lire plus sur Boudu 

Les aventuriers de l’habitat participatif

PAR Aurélie DE VARAX
Temps de lecture 13 MIN

Elodie et Stéphane veulent fuir le rapport locataire-propriétaire, Fabrice partager autre chose avec ses voisins que des coups de balais au plafond, Jean vivre ses vieux jours en joyeuse compagnie, et Françoise en a assez de repeindre ses volets toute seule. Avec treize autres familles, ils construisent la première coopérative d’habitants à Toulouse. Une Abricoop.

« Au départ, je ne comprenais pas le projet tellement cela me paraissait normal. » Sofie est la benjamine d’Abricoop et comme elle est suédoise, elle trouve naturel de partager son BBQ, sa buanderie ou sa chambre d’amis avec ses voisins. Comme à Oslo en Norvège, où les coopératives d’habitants occupent 40% du parc immobilier. Chez nous, même si l’idée fait son chemin, elles font encore figure de bizarreries. À Toulouse, le projet Abricoop mijote depuis neuf ans.

Par hasard

Tout a commencé à l’automne 2007, presque par hasard. Thomas et Véronique Berthet, jeune couple sans enfants, hébergent dans leur appartement des Chalets la coordinatrice d’Habicoop, la fédération française des coopératives d’habitants. Séduits par l’idée, ils y voient la possibilité d’échapper à un propriétaire qui s’engraisse sur leur dos et les arrose au Round-up. Ils se lancent alors un défi de Pilgrims fathers : créer la première coopérative d’habitants sur le sol toulousain. Leur projet : installer avec d’autres familles un immeuble coopératif au centre de Toulouse.

La fleur au fusil, le jeune couple recrute au sein du club d’aviron et du réseau des AMAP. Et les candidats ne manquent pas. Chloé, Ludovic puis Françoise rejoignent rapidement l’aventure. En janvier 2008, l’association La Jeune Pousse voit le jour avec pour objectif de trouver un terrain. Assez rapidement, un projet se dessine dans l’écoquartier de la Cartoucherie, sur une proposition de Régis Godec. Il faut dire que l’adjoint écologiste au maire de Toulouse en charge des écoquartiers ambitionne de lancer, sur cette friche industrielle, la plus grosse opération en habitat participatif de France, avec 90 logements. Du côté de la future coopérative, chouchouter les élus est affaire de stratégie, histoire de dénouer les cordons de la bourse en temps voulu. Mais l’emplacement de la Cartoucherie ne fait pas l’unanimité, tout comme la perspective de n’intégrer les lieux qu’en 2015. C’est la première grosse crise au sein de La Jeune Pousse, avec le départ de nombreux membres. Thomas se souvient : « Au creux de la vague, nous nous sommes retrouvés à quatre ménages ! Heureusement nous avions un terrain et des règles de fonctionnement bien définies. » Pour se relancer, la Jeune Pousse se greffe en 2013 sur la campagne d’information du Groupe des Chalets, le grand opérateur de l’ilot participatif de l’écoquartier de la Cartoucherie, et recrute onze nouvelles familles ou membres.

pub Chalets octobre 2018

Par conviction

On y trouve Rachel, 30 ans, chercheuse en physique. Pour elle, l’argument financier est imparable : « Construire en habitat groupé permet de choisir son environnement en achetant moins cher puisque nous mutualisons des espaces et des équipements. » Elle vient d’un petit village alsacien où toute sa famille habite. Elle a parcouru 1000 kilomètres pour vivre sa vie au cœur de Toulouse. Et embrasser un style de vie collectif. Pour Stéphane et Elodie, jeunes cadres dynamiques, la motivation première est d’échapper aux rapports propriétaire-locataire et à la spéculation immobilière. « Nous avions les moyens d’acheter un logement mais nous voulions vivre autrement, explique Stéphane. Le système coopératif fait du logement un bien commun et non une machine à faire du pognon. » Car ce statut de coopérateur, défini officiellement par la loi Alur de mars 2014, est très novateur. Les familles seront propriétaires de parts sociales à hauteur de 20% du coût de leur logement, certaines ayant choisi de donner davantage selon un mécanisme de solidarité financière. Exit donc la spéculation immobilière, vu que le prix des parts restera identique ou éventuellement indexé sur l’inflation. Chaque mois, chacun paiera un loyer calculé en fonction des plafonds de ressource HLM, pour rembourser les emprunts et couvrir les frais de fonctionnement. Un prix stable et réel.

LES LEADERS D’OPINION SONT PRIÉS DE NE PAS ABUSER DE LEUR APTITUDE À CONVAINCRE.

Au-delà des considérations idéologiques et financières unanimement partagées, chacun se projette avec sa propre histoire. Pour Jean, le doyen, par exemple, c’est l’envie d’une mixité pimentée : générationnelle, sociale et économique : « Nous allons sûrement nous empoigner sur la notion du sale, du propre et du désordre. Les vieux vont être tatillons sur le bruit et avoir besoin qu’on s’occupe d’eux. Le débat sur les redevances au m² n’est pas clos. Mais quelle aventure ! » Ludovic et Chloé, eux, aspirent au luxe de pouvoir optimiser leurs trajets quotidiens tout en vivant au cœur de la ville : « J’ai vécu dans un lotissement où les portes étaient toujours ouvertes. On était une quinzaine d’enfants à aller tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre et j’ai trouvé ça génial », s’enthousiasme Ludovic qui projette des soirées jeux endiablées dans la salle commune.

Par envie

Mais cette maison idéale ne s’est pas faite en un jour. Notamment parce que la coopérative obéit à des règles où prime la démocratie participative. Ici, la notion de chef est absente. Lors de chaque réunion sont nommés un gardien de la bienveillance, un distributeur de parole et un gardien du temps, pour que les grandes gueules et les timides trouvent leur place. Et surtout, chaque décision doit être prise au consensus : « On s’oblige à trancher entre des solutions qui ne peuvent absolument pas cohabiter, en faisant en sorte que tout le monde ait l’impression d’avoir été entendu », résume Fabrice.

Pour avancer collectivement sur tous les fronts, les dix-sept familles d’Abricoop ont initié une dynamique de gestion de projet digne d’un incubateur de start-up. Des séances de team building, un intranet connecté, des commissions projet thématiques (communication, financière, juridique) dont les avancées sont discutées en réunion. Autant dire qu’il a fallu des centaines de réunions pour que chacun dessine les contours de l’appartement de ses rêves, ou pour imaginer des mécanismes financiers équitables. Sans parler des compromis, inévitables, qu’il a fallu faire comme, pour les plus écolos, celui d’utiliser des matériaux plus classiques que le bois et la paille. Bref, il a fallu composer.

NOUS NE SOMMES PAS LÀ POUR NOUS AIMER.

Une méthode que les abricoopiens ont construit à leur mesure, en s’appuyant sur les principes de la sociocratie. En cas de conflit, on provoque une plénière extraordinaire dans un cadre plaisant, histoire d’adoucir les angles. Et là, chacun est invité à se mettre en état de bienveillance pour adopter une solution commune. « Un moment pour tout mettre à plat, explique Thomas, le problème à résoudre est exposé, avec les enjeux et les éléments éthiques mis en cause. C’est le moment pour chacun de s’exprimer ou de se faire expliquer ce qu’il ne comprend pas ». Les leaders d’opinion sont priés de ne pas abuser de leur aptitude à convaincre, et de laisser aux autres le droit de s’exprimer. Au besoin, on organise des ateliers créatifs pour inventer de nouvelles solutions jusqu’à trouver la bonne.

Par pragmatisme

Une chose est sûre, au sein d’Abricoop, le temps est au slow. Pour construire l’histoire collective, chacun est régulièrement invité à revisiter sa propre météo intérieure et ses croyances. De quoi générer des peurs et des frustrations. Si la très attendue pose de la première pierre par le Groupe des Chalets devrait intervenir au printemps, la remise des clefs n’est pas prévue avant fin 2017. Sur le papier, le projet architectural est sur les rails mais quid de la météo intérieure des troupes ? Confiant, Ludovic perçoit néanmoins un écueil à la méthode du consensus « dans les non-dits qui ont pu s’installer dans les relations, par exemple sur la grille des loyers ». Selon lui, les deux années de réunions à venir ne seront pas de trop pour les lever et préparer les règles du vivre ensemble. Exemple ? Le sujet des enfants qui pourrait, selon lui, être source de tensions car les cinq retraités semblent très sensibles au bruit. L’isolation phonique prévue sera-t-elle suffisante ?

Si chacun entrevoit le sommet, il s’agit encore de vaincre ses angoisses. « J’ai rêvé que nous avions emménagé dans notre coopérative. La salle commune était immense et vide. Le sol était recouvert d’un linoléum en PVC, à la texture plastique reluisante. Les murs étaient peints avec une peinture chimique qui dégageait l’odeur caractéristique de la peinture chimique »raconte Rachel. Les craintes ne sont pas toutes de même nature : pour certains, elles concernent la malfaçon sur le bâtiment ; pour d’autres, elles relèvent de l’empiétement sur la vie privée. Françoise s’inquiète, par exemple, que les parties communes ne servent à rien et que dans le vivre ensemble certains se réveillent en voisins râleurs sans apporter de solutions. Du coup, le groupe se demande s’il faut établir des règles très strictes pour les pièces communes ou au contraire « laisser faire ». Autre sujet sensible, le départ de coopérateurs du projet avant qu’il n’aboutisse. Une situation qui fragiliserait tout l’équilibre selon Jean, le grand argentier, qui angoisse à l’idée que la coopérative ne parvienne pas à financer son prêt. Mais après avoir surmonté tant de galères, il reste confiant. À condition de réussir à mettre ses états d’âme entre parenthèses : « Nous ne sommes pas là pour nous aimer. Nous sommes là pour concrétiser un projet immobilier et sociétal ambitieux », lit-on sur leur blog. Avec beaucoup de candeur, et un peu d’audace, Abricoop lance début février une campagne de crowdfunding pour financer l’aménagement des espaces communs. En contrepartie, les donateurs pourront passer un week-end entier sur place, dès 2018. De quoi se faire sa propre expérience.

Les coopératives d’habitants c’est…le choix des matériaux

Les membres d’une coopérative d’habitants en tant que maître d’ouvrage conçoivent leur projet immobilier et peuvent ainsi décider des matériaux utilisés. Nous vous proposons des retours d’expériences de deux projets sur cette thématique.
Retour d’expérience 2/2 – Abricoop à Toulouse

C’est à Toulouse que la coopérative d’habitants Abricoop est née. L’association « La Jeune Pousse » avait candidaté pour obtenir un terrain dans l’écoquartier de la Cartoucherie fin 2013. Un an après, la coopérative est créée.

Dès le commencement de cette aventure collective, les membres d’Abricoop ont fixé plusieurs exigences en termes d’économies d’énergie. En accord avec le maître d’œuvre, le bailleur et la mairie, le groupe souhaite faire de l’éco-construction une des valeurs fondamentales de leur projet. Le groupe a mis en place des actions pour compléter leur savoir, notamment un atelier technique.
Les membres du groupe avaient la volonté de construire le bâtiment avec des matériaux biosourcés, mais ils ont été « rattrapés par la réalité ». A Toulouse, les contraintes incendie sont très strictes, empêchant l’utilisation de nombreux matériaux biosourcés. Pour faire du logement écologique à même prix que le logement social classique, il a fallu faire des concessions. S’ajoute donc la contrainte budgétaire : construire une ossature en bois coûte plus cher qu’une ossature en béton, les membres sont donc partis sur une structure porteuse en béton. Au début, il était question d’utiliser comme isolant de la fibre de bois, mais en raison du coût, le groupe a opté pour la laine de verre.

Ces concessions n’empêchent pas la réussite du projet sur plusieurs points plus positifs : les « murs pignons », les façades Nord et Sud et une partie du bardage sont toutes en structure bois. Du « marmoleum » (revêtement sain à base de caoutchouc naturel) a été choisi pour le sol. Une moitié de la toiture est végétalisée pour faciliter l’écoulement des eaux de pluie et adapter la consommation d’énergie à la saison (c’est-à-dire apporter de la fraîcheur en été), l’autre moitié est accessible.

Dès le début, il y a eu une volonté commune de travailler avec les architectes sur le programme . Pour que le bâtiment réponde aux critères écologiques, deux points ont été particulièrement travaillés : l’isolation et l’inertie thermique.
  • Abricoop a participé au concours de l’ADEME en 2014 dans le cadre de l’appel à projets « Bâtiments économes de qualité environnementale en Midi-Pyrénées » et a fini 2e. Suite à cela, Abricoop a obtenu la certification « Habitat et environnement » et s’inscrit dans la course au label « Très haute performance énergétique ». Abricoop paye pour bénéficier de cette certification. Le « chantier propre » est contrôlé pour que soit respecté le recyclage des matériaux inutilisés. Cette reconnaissance écologique est justifiée : malgré les contraintes, Abricoop se situe 20 % au-dessus de la norme actuelle d’isolation thermique.
  • L’inertie des murs en bétons rajoute de la masse à l’immeuble et permet de « différer le changement de température ». Le jour, la fraîcheur accumulée durant la nuit se conserve, et inversement, la chaleur produite le jour permet de chauffer les pièces pendant la nuit. Cela limite les pertes d’énergie, en cela le bâtiment est « passif ».L’orientation des façades a également été pensée dans cet objectif.

L’emploi de matériaux écologiques a amélioré d’autres domaines : l’acoustique (un aéroport survole la zone, d’où l’accent mis plutôt sur l’épaisseur des dalles, des murs… que les matériaux eux-mêmes), la consommation d’énergie, et la pédagogie (apprendre le bon usage du logement).

En fin de compte, la réflexion approfondie sur le choix des matériaux de construction reflète le souci de concertation de la coopérative avec les différents acteurs. La coopérative d’habitants entretient des rapports directs avec la mairie, la maîtrise d’œuvre, et le bailleur. Cependant, les familles qui habiteront dans ce bâtiment restent actrices du projet. Elles définissent elles-mêmes quels sont les matériaux qu’elles souhaitent mettre en œuvre pour réaliser leur immeuble, et avisent en fonction des contraintes.

Extrait de la Newsletter d’Habicoop

Un article dans le Monde

Voici un article du Monde sur l’habitat participatif citant deux de nos stars — Michèle et Véronique ( sans être forcément fidèle à leur propos, soit dit en passant …)

Les Français découvrent l’habitat participatif

Concevoir son logement avec d’autres connaît un vif succès auprès des futurs propriétaires

Les Français se convertissent à l’habitat participatif, ce modèle qui consiste, pour les futurs habitants, à concevoir eux-mêmes leurs logements, avec des espaces collectifs en nombre. Pour s’en rendre compte, il suffisait de se rendre aux 4es Rencontres nationales de l’habitat participatif, qui se sont déroulées à Marseille du 9 au 11  juillet. Déjà plus de 400 groupes d’habitants se sont formés en France, dont 300 sont parvenus à l’étape du projet. La loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (loi ALUR du 24  mars  2014) a contribué à cette reconnaissance institutionnelle en créant deux cadres juridiques : la coopérative d’habitants et la société d’autopromotion, qui attendent encore leurs décrets d’application.

« Bâtie avec douceur »

A Montpellier, l’aventure commence à l’heure de l’apéritif, à la brasserie du Dôme, où se retrouvent, deux mardis par mois, les candidats à un habitat participatif. La ville a déjà lancé trois appels à projets sur des parcelles réservées à des groupes d’habitants. Trois ans après son lancement, le projet Mascobado (pour  » maison coopérative bâtie avec douceur « ) est bien engagé. Vingt-trois familles vont emménager en  2016 dans deux immeubles implantés sur un superbe terrain bordé de vignobles et d’un vaste parc, à 10 minutes du centre de Montpellier par le tram.

« La municipalité ne nous a pas fait de cadeau sur le prix du foncier, raconte Fréderic Jozon, accompagnateur du projet et futur habitant, et l’opération est située sur une zone d’aménagement concerté, avec son lourd cahier des charges, ses contraintes, la définition stricte du nombre de mètres carrés constructibles, de la hauteur des bâtiments et de leur emprise… »

La municipalité a imposé à Mascobado un maître d’ouvrage professionnel, le bailleur social toulousain Promomidi, qui pilote le chantier et assume les risques, ce qui rassure entrepreneurs et banquiers. La ville a aussi exigé qu’un accompagnateur, la société spécialisée Hab-Fab, anime les réunions et les débats de la cinquantaine de futurs habitants et fasse émerger le consensus et le projet. « Toutes ces réunions, plusieurs fois par semaine, c’est un vrai travail, cela prend du temps, mais nous sommes heureux de nous y retrouver, car on y apprend beaucoup de choses, y compris sur soi et les autres », s’enthousiasme Elsa, la quarantaine, qui a tout de suite adopté ce projet.

Cet encadrement par les collectivités locales fait sourire les anciens militants de l’habitat groupé autogéré des années 1980, qui se débrouillaient seuls. Mais il a des avantages : il résout la question, devenue cruciale avec la hausse des prix depuis 2000, de l’apport du terrain, sur laquelle nombre de groupes buttent et se découragent, en concurrence inégale et souvent court-circuités par de meilleures offres émanant de promoteurs ; surtout, il permet de concrétiser les projets dans des délais raisonnables.

Autre avantage, la conception des immeubles par les futurs habitants aboutit à des architectures radicalement différentes de celles de la promotion classique, qui cherche à standardiser les appartements, à diminuer les surfaces communes et à limiter les occasions de rencontres entre voisins. Ici, c’est l’inverse, et on trouve partout de généreux espaces communs : salle polyvalente, atelier de bricolage, buanderie, chambres d’amis mitoyennes et communes, mais aussi jardin potager, verger, toits-terrasses en ville… « A Mascobado, le plus bel espace est le toit-terrasse avec vue sur les vignobles, et il reste collectif, alors que, dans n’importe quel projet traditionnel, il aurait été privatisé », se félicite Frédéric Jozon.

L’habitat participatif a connu une renaissance au milieu des années 2000, mais il est longtemps resté un thème de colloques et de recherches universitaires « plus nombreux que les projets eux-mêmes : une quarantaine de thèses sont en cours sur le sujet ! », dit en souriant Anne d’Orazio, architecte et urbaniste. La présence, à ces Rencontres, non seulement de groupes d’habitants et d’architectes, mais désormais de notaires, de banquiers, de caisses de retraite, d’élus, de bailleurs sociaux et de nouveaux métiers – accompagnateur, facilitateur, coach et autres formateurs –, fait changer d’échelle ce mouvement autrefois confidentiel, voire marginal. Les collectivités locales envisagent désormais sérieusement cette troisième voie de production de logements, et pas un écoquartier ne sort de terre sans sa dose expérimentale d’habitat participatif.

« Afficher ses valeurs »

Une quarantaine de villes et régions sont membres de la plate-forme d’échange d’expérience des collectivités sur ce sujet : les onze villes fondatrices – dont Strasbourg, Montreuil, Lyon et Grenoble – rejointes par Lille, Bordeaux, Rennes, Avignon, Marseille…

« L’implication nouvelle des bailleurs sociaux permet, en ouvrant ces logements à leur public, de démocratiser un processus qui pourrait rester l’apanage d’une classe moyenne que certains appellent les culturels créatifs” – professeurs, travailleurs sociaux, journalistes, communicants… – , analyse Anne d’Orazio. Et le turnover naturel des locataires sociaux assure, dans ces immeubles, un mélange souhaitable des générations. » Claire Carriou, sociologue à Nanterre, renchérit : « L’affaiblissement des systèmes de protection sociale et le risque réel ou ressenti de déclassement poussent à la propriété, mais aussi à maîtriser son environnement, à avoir prise sur sa vie et à afficher ses valeurs dans son mode d’habitat. »

Lors des Rencontres marseillaises, une trentaine de bailleurs sociaux étaient présents. Telle Anne Chemier, déléguée à l’habitat participatif à l’Union sociale de l’habitat, qui déclare : « Nous avons besoin de la participation d’habitants qui croient à l’engagement citoyen, créent du lien social et nous bousculent dans nos habitudes de travail, en nous obligeant à mieux prendre en compte les usagers dans la conception de nos immeubles. »

Isabelle Rey-Lefebvre

Les seniors, une composante de ce nouvel art de vivre

Pas un groupe ni un projet d’habitat participatif qui ne revendique une dimension intergénérationnelle et ne compte quelques seniors.  » C’est très important pour moi de vivre à côté de jeunes ménages, de leur rendre des services, de me sentir utile jusqu’au bout. Les maisons de retraite et les mouroirs, non merci ! « , lance Michèle Gral, 62  ans, retraitée de l’informatique.

Pour aider au financement de projets, les caisses de retraite mettent d’ailleurs la main au portefeuille. « Le projet Abricoop Jeune Pousse, de dix-sept logements, à Toulouse, fort de sept ou huit retraités dont un âgé de 78  ans, a pu obtenir un prêt de 380 000  euros, à taux zéro, sur vingt ans, de la Carsat, Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail, raconte Véronique Berthet de l’association Jeune Pousse, mais, en contrepartie, nous nous engageons à organiser des ateliers ‘mémoire’ et ‘équilibre’ pour eux. »

A Vaulx-en-Velin, dans la banlieue de Lyon, le projet Chamarel est majoritairement destiné à des seniors. « Nous nous posons la question de la vieillesse et de l’éventuelle perte d’autonomie. Nous avons été confrontés à ce problème avec nos propres parents et ne voulons pas laisser ce fardeau à nos enfants », explique Chantal Nay, 68  ans, ancienne institutrice. « Et puis nous souhaitons rester maîtres de notre vie jusqu’à la fin, être actifs le plus longtemps possible, en poursuivant nos engagements associatifs. » Chamarel envisage seize petits logements accessibles aux handicapés et prévoit, dès sa conception, les réseaux d’alarme et de veille indispensables.

 

 

Avant dernière Plénière : Retour sur le DCE

Lors de cette plénière — l’avant dernière avant des vacances bien méritées –, nous avons convenu ensemble de nos remarques sur le DCE (Dossier de Consultation des Entreprises) que Lesli, notre architecte, nous a fait passé.

Les questions allaient comme à l’accoutumée de l’aménagement du jardin Sud-Est au type de prise dans la buanderie commune.

L’appel d’offres sera publié en début de semaine prochaine. Les entreprises auront alors jusqu’au 1 er octobre pour déposer leur candidature. L’ouverture des plis (contenant les propositions des candidats) aura lieu, si tout va bien, le 6 octobre. Nous attendons la remise des analyses des offres par nos architectes pour le 16 octobre. Et le démarrage des travaux est prévu début 2016.

Phrase du jour : L’appel d’offre c’est pas la fin de la vie du projet (…) le bureau des pleurs n’est pas fermé (Jean)

Revêtements de surface

Nous en sommes à choisir la couleur du revêtement de surface

Quels groupes projet en sont à ce point ? C’est une chance de nous trouver si loin dans ce projet.

 

WE de fin d’année

Et oui l’été est là !
Comme chaque année la Jeune Pousse a proposé à ces membres de participer à un week-end de fin d’année à la campagne. Cette année, nous sommes allés à Mauvezin dans le gîte de La Paguère.

Abricoop travaille dur et comme nous ne pourrons pas nous permettre de faire un break estival de deux mois, vues les décisions à prendre durant l’été, pour une fois, ce week-end a été de pure détente.

Les plus courageux d’entre nous sont venus en vélo et tandem. Après un trajet en TER de Toulouse à L’isle Jourdain, ils ont pédalé 3 heures durant avec les enfants jusqu’au gîte. Les victuailles arrivaient, elles, en voiture et le séjour s’est déroulé entre barbecues, chansons, jeux, balades et piscine.

Nous avons la garantie de Toulouse Metropole

La garantie d’emprunt de Toulouse Metropole est exigée par les banques pour notre futur prêt.

Aucune banque ne prête son argent sans une garantie, qui peut être une hypothèque sur l’immeuble ou, dans notre cas pour les prêts sociaux, une garantie de collectivité publique, qui paiera si Abricoop ne peut pas rembourser la banque. La Communauté Urbaine de Toulouse Métropole nous soutient !

Notre interlocutrice à Toulouse Métropole nous a informé le 2 juin que la décision de garantie était arrivée sur son bureau.
C’était attendu, mais quel soulagement !