Rencontres inter-projets 23 septembre 2018

Les sociétaires toulousains d’Hab-Fab et Abricoop, première coopérative d’habitants en Occitanie,  ont accueillis plus de 50 participants lors d’une journée d’échange entre groupes et personnes intéressées par l’habitat participatif.

Les groupes présents

Et toujours pour découvrir les autres projets de la Région, les cartes d’HabFab

Des tables rondes autour du thème du partage ont ensuite été auto-animées par les participant.e.s. Merci à Cécile, Stefan, Gilles et tous.tes. les autres pour les comptes-rendus de ces riches échanges.

 

Partage des temps de vie : Repas, jardinage, fêtes, convivialité au menu

Les participants ont échangé autour de l’organisation de temps festifs et de leur ouverture à l’intérieur de l’habitat mais aussi à extérieure de celui-ci : voisinage, quartier. Ils se sont questionnés sur la question du partage de  tâches « ingrates » entre les différents participants de l’habitat (nettoyage parties communes, gestion de l’arrosage en cas d’absence…) ;

Les limites du partage : Et moi dans tout ça ? :

Champ apparu comme très vaste à parcourir.
Un questionnement important est apparu sur la création d’un cadre réglant le partage. Celui pouvant émaner de la charte présidant à l’habitat participatif mais devant avoir la possibilité d’être évolutif, dynamique et relié au fonctionnement de l’habitat.
Les champs du partage ont été aussi évoqués : les limites pouvant s’étendre et varier selon le champ concerné : partage des moments, des lieux, de l’espace, des prises de décisions…
Une limite exposée était celle de la sécurité et du rapport à un règlement intérieur permettant de cadrer cette dimension.
Un questionnement a été posé dans le rapport à l’extérieur : la dimension du partage varie-t-elle dans l’interaction avec l’extérieur (dans le rapport à la ville, au quartier, au voisinage…). Cette dimension est directement liée au cadre du projet général du projet.

 

 

Un ensemble de remarques a été exposé sur la question de la gestion du relationnel :

  • La question du temps et de l’espace de parole (dans l’idée de la place de chacun dans les instances gérant l’habitat et la place faîte à ces questions) ;
  • L’expression individuelle et l’usage du « Je » (dans l’idée de l’expression individuelle de ces besoins) ;
  • L’importance de l’expression des représentations individuelles des habitants sur la notion de partage (c’est à dire que soit exprimé ce que chacun met derrière cette notion et ces limites propres) ;
  • Des postures d’attention à l’autre, de bienveillances (« prendre soin des uns et des autres ») sont à favoriser ;
  • Une vigilance est à développer sur l’équilibre entre le collectif et l’individuel (que l’un ne prenne pas le pas sur l’autre et réciproquement) ;
  • La question de comment et où se former à la question de la gestion relationnelle.

Partage de services : Au printemps ça monte des placards, l’été ça arrose !

Les participants ont échangé autour des notions de confiance et règles.
Un ensemble de services a été cité comme propice à faire l’objet d’une mutualisation :

  • Achats groupés : aller chercher les paniers, aller acheter directement à la ferme et proposer aux voisins.
  • Gestion des absences : arrosage, gestion des animaux domestiques ;
  • Services de petit bricolage ;
  • Baby-sitting ;
  • Les enfants : les laisser à la surveillance des voisins, organiser un pédibus ou du covoiturage pour les déposer à l’école, à l’arrêt du car ou aux activités extrascolaires, etc.
  • Prestations groupées (par ex. coiffeur) ;
  • Réception des colis.

Certain.e.s participant.e.s  vivant déjà en collectif ont du réfléchir pour trouver tous ces exemples qui sont entrés dans le quotidien, au point qu’on ne réalise plus qu’on rend service, tant cela semble naturel.

Partage de la propriété et du capital : Là on est dans le dur !

On s’est d’abord interrogé sur quels accompagnateurs et pour quoi ?

  • Architectes, promoteurs
  • Banquiers,juristes
  • Accompagnateurs juridique, financier, de groupe (Hab-fab en Occitanie)

Il n’y a pas encore d’interlocuteur officiel de l’habitat participatif, et il y a peu de professionnels vraiment à la page (demander au sein du réseau pour avoir un bon notaire, un bon comptable, etc.)

Nous avons distingué la forme « coopérative d’habitants » où la propriété est collective, les coopérateurs détiennent des parts et non des logements,et la propriété sous forme d’accession, ou classique.

La première question à se poser est : comment percevons-nous le logement ? Est-ce que le droit d’habiter est supérieur ou inférieur au droit de propriété ?
De là découle le partage du capital.
En coopérative, le logement est retiré du marché, les parts sociales sont revendues au prix d’achat. Sinon le logement est revendu au prix du marché, plus-value etc.

En coopérative le droit d’habiter n’est pas héritable, on hérite de parts sociales et si on veut habiter le logement du défunt il faut être coopté par le reste du groupe.
En coopérative pour avoir une mixité sociale, il faut une solidarité entre ceux qui ont de l’apport et/ou un bon salaire, et ceux qui n’en ont pas. (statuts et charte sont importants pour ancrer ces valeurs et fixer les limites de la solidarité financière).
Chaque coopérateur a une voix , quel que soit le nombre de parts sociales détenues. Toutefois, on s’efforce de prendre des décisions au consensus ou au consentement.
Il est possible de rejoindre la réunion juridique et financière mensuelle (par téléphone, le 1er lundi de chaque mois) de Habicoop qui ne concerne que les coopératives d’habitants.

Un questionnement important est apparu sur l’accompagnement des collectifs sur cette dimension du projet en particulier sur les aspects techniques, relationnels et dans le rapport à l’institution ;

Un autre est apparu sur la participation individuelle au capital : Comment gérer le remplacement d’un associé ; Quelles dispositions statuaires le permettent ?

Un autre sur la question de la gouvernance et son lien à l’apport de capitaux individuels. Cette dimension connaît des variations selon les projets et leur statut juridique (d’un fonctionnement avec 1 personne = 1 vote jusqu’à la recherche de compromis voire de consensus) ; c’est lié à la péréquation entre le revenu, le capital de départ (investi dans le projet) et la participation
individuelle.

Toutes ces dimensions peuvent varier en fonction du projet et doivent être adaptées aux objectifs poursuivis par le collectif.

Un autre questionnement a été évoqué sur la disponibilité des ressources concernant cette question : où les trouver ?
Il est organisé des réunions sur le sujet par Habicoop, dont le site est une ressource pour ceux et celles qui veulent se lancer en coopérative !

Partage au fil du projet : Pas besoin d’habiter encore ensemble !

Sur cet item, les participants ont échangé autour les notions suivantes :

  • Un partage sur les idées, les valeurs en particulier celles de tolérance et de solidarité ;
  • Un rapport au donner/recevoir ;
  • La question de l’écoute (dans le sens de la capacité d’écoute des participants entre eux et dans le projet) ;
  • Les réunions sur le projet sont importantes mais il doit d’exister d’autres activités collectives pour créer un lien entre les participants ;
  • Un lien au territoire peut être créé ;
  • Prendre le temps de partager entre les membres du projet ;
  • La question « d’être soi » et de construire des outils pour se connaître (individuellement et collectivement) ;
  • La dimension de l’empathie à développer entre les membres du projet ;
  • La création de liens inter-générationnels ;
  • La création de critères (définissant le projet) reprenant les aspirations individuelles pour en créer des communes ;
  • La création d’une charte permettant une gestion du quotidien et des modalités de prises de décisions ;
  • Le montage juridique et son rapport à la représentation du projet à l’extérieur et auprès des bailleurs sociaux.

Partage d’expérience : Faire réseau

Nous nous sommes interrogés sur ce que nous attendions du réseau :

  • Accéder à des ressources et informations, acquérir des compétences ;
  • Partager les expériences ;
  • Faciliter les partenariats- augmenter la capacité de l’expression citoyenne ;
  • Faire du lobbying afin d’améliorer les conditions ;
  • Essaimer ;
  • Faire connaître son projet et recruter d’autres personnes

Pour faire fonctionner un réseau, il faut

  • Des personnes concernées : nous sommes nombreux ;
  • Des réponses aux demandes et attentes des participants ;
  • Des connexions : journée inter-projet, plate-forme sociétaires Hab-Fab et … à inventer ;
  • Des engagements et apport (sans apports et engagements, pas de réseau)

C’est à chacun.e de s’interroger sur ce qu’i.elle peut faire pour le réseau ?